3èm : Sunn 5000 XT

Sunn, Sunn, Sunn ! Le simple fait de prononcer ce nom dans les années 95 vous faisait instantanément passer du coté des furieux du Vtt, dans le vent, à la point de la mode, mieux, pionnier d'une nouvelle tendance. Des "branchés" de l’époque. Le cadre slooping (incliné vers l’arrière) et chromé ont été les principaux ingrédients du succès, les catalogues qu'on feuilletait comme des livres, les photos déjantées et un team regroupant les plus grands champions ont fait le reste. Alors, vous pensez bien que je n'ai pas échappé à la règle, j'ai roulé sur un Sunn. Et puis, avec des tarifs somme toute assez attractif par rapport aux productions exotiques de méssieurs Montgomery (Cannondale), Breeze (Breezer), Klein ou Ritchey, les Sunn avaient de nombreux avantages.

J'ai 19 ans a l'époque, et fais un stage dans une entreprise de la grosse ville proche de mon petit village. Tous les jours, je passe devant la vitrine d'un vélociste qui présente un magnifique Sunn 5000. Il tranche radicalement d'avec mon Torrent K4 au cadre proche d'un vélo de route avec ses couleurs années 1980. Oui, mais voila, la rémunération promise à la fin du stage est loin de me permettre d'imaginer chevaucher une telle bête ! Je pousse tout de même la porte et on m'apprend qu'il est aussi décliné en kit cadre, avec planche d'autocollant au choix. Une ou deux soirées à compter et recompter mes économies, à bassiner mes parents avec la qualité évidente des tubes en CroMoly Double Butted (je vous promets que 20 ans après mon père se souvient encore de ces termes) et je confirme la commande au gentil marchand.

Ce Sunn, c'est vraiment ma révolution. Vif et maniable comme un bicross il permet à peu près toutes les excentricités. Et puis quelle gueule ! Celui la subira de profonde modifications au fil du temps s'équipant de matériel de plus en plus haut de gamme au rythme de mes petits boulots !

Après de bons et loyaux services, il sera revendu au frère de mon copain Nico. Ma femme et Nico me l'offriront quelques années plus tard pour compléter ma collection.

2èm : Decathlon Torrent K4

Trois ans plus tard, le décathlon Torrent K4 vient succéder au MBK. Celui là arrive dans des conditions un peu particulières

Alors que mon bulletin du 2èm trimestre est catastrophique (je veux dire, encore plus que d'habitude), mon père, avec qui je suis en vadrouille dans les magasins pour trouver un cadeau de fête des mères, achète ce vélo. De retour à la maison, le vélo est sorti du coffre et je m’apprête à l'enfourcher pour un premier essai quand le représentant de l'autorité suprême m'indique gentiment que ce n'est même pas la peine d'y penser !!! Imaginez ma surprise. La leçon du jour porte sur le travail, le mérite et la motivation. Je m'explique : N'ayant rien foutu, je n'avais pas mérité le vélo. Jusque là, ça va ! Mais peut être que 3 mois à regarder le Torrent K4 prendre la poussière et à continuer à rouler avec le "vieux" MBK me donnerait envie de me remuer pour le mériter...Le bulletin du troisième trimestre serait seul juge (enfin, avec mon père en partie civile). Je crois qu'a l'époque, j'aurai presque préféré une bonne "engueulade"! ...mais j'ai finalement mérité de rouler sur le "nouveau" pendant les grandes vacances...
Qui c'est qu'a gagné  ?...Eu, j'crois bien que c'est toi papa !

Bon, c'est bien beau les histoire en culottes courtes, mais le torrent K4 c'est quoi ?  Il marque le  début de l'ère Decathlon et ses vélos bien équipés pour pas trop cher. Le K4 n'échappe pas à la règle et s'habille en série des tous premiers shifters Shimano STi sous le guidon. Le gros bouton pour monter les vitesses, le petit pour les descendre. La révolution.

Avec le Diamond Back Sorento de Nico

J'ai hélas très peu de photos de ce vélo qui accompagnera pourtant mes premiers raids. C'est lui qui me fera sombrer dans les déviances du tuning, de l'équipement à outrance, de la chasse aux grammes et a la performance mécanique...Bien plus simple que l'entrainement !

La fourche ABT a remplacée celle d'origine.

1er : Le MBK Ranger Hi-Tech 1988

Comme évoqué en introduction, celui là sera mon premier vrai VTT. C'est Monsieur Boulanger en personne qui le vend. Déjà les tubes sont cromo (y'a même un autocollant qui en atteste).

la géométrie avec ses bases démesurément longues se veut stable et les gros pneus crantés donnent le ton.

Les dérailleurs Sachs-Huret commandés par des manettes pas encore indexées placées en haut du guidon offrent 18 vitesses.

Le pédalier Bio'strong aux plateaux eliptiques est censé donner plus de puissance et diminuer le point mort de pédalage.

Les freins adoptent déjà le standard Cantilever et leviers comme étriers sont métalliques, signe d'un vélo haut de gamme. Il faut bien justifier la dénomination Hi-Tech.

Ce vélo, est aujourd'hui dans son jus, seuls les pneus et les patins ont cédés leurs places a des modèles un un peu plus récents.

Mon copain Nico.

Nico, c'est MON partenaire, mon pote, mon copain, mon ami, je l'ai rencontré en même temps que le Ranger Hi-Tech, d'ailleurs, il n'habitait qu'a quelques pas du vendeur cycle et nous fréquentions les même classe. Nous étions tout deux des élèves moyens, sous entendu qu'il trustait les premières places et j'occupais les dernières...ce qui fait bien une moyenne. Notre passion du Vtt à fait le reste. Il était lève tôt, j'étais lève tard, une aubaine puisqu'il faisait les devoirs le dimanche de bon matin, je les recopiais en vitesse au réveil, et le reste de la journée nous tendait les bras.

Avec lui, nous avons roulé sur tous les terrains, partagé des kilomètres de chemins, plongés dans les pires bourbiers, fait demi tour un nombre incalculable de fois...bref, avons transformé un sport individuel en une pratique en duo. Il était irrésistible sur le plat, je me rattrapais en côte...quand je pense qu'a part la fréquence de nos sorties, rien n'a changé.

Au commencement...

Au commencement, il y'a un premier vélo, qui m'est offert en 1978, je dois avoir environ 3 ans. Et là, c'est le drame ! Tout de suite, la passion qui s’installe, avec les tremplins dans le jardin, les pneus crevés, les roues voilées, les cadres qu'on ressoude...

...La valse se poursuivra jusqu'en 1988 avec l'arrivée de mon premier Vtt, j'ai 13 ans, nous sortons du cinéma (le Grand Bleu) et en passant devant le vélociste de l'époque (merci Mr Boulanger), mon père m'offre LE "Ranger Hi-tech" de chez MBK, oui, le bleu foncé et bleu pâle. Un vrai vélo d'adulte pour un gamin. Forcément, on l’achète une taille au dessus en espérant que je grandisse. Raté je ne dépasserai pas le mètre soixante neuf, mais ce n'est pas grave, même un petit peu grand, ce vélo reste un must.

Les pages qui vont suivre retracent ma vie en VTT. Je ne vais donc pas raconter mon histoire, qui en toute honnêteté, n'a aucun intérêt et ne vaut pas qu'on s'y attarde. Non, je vais plutôt présenter les VTT qui ont accompagné et marqué ma passion, ma jeunesse, puis ma vie d'adulte. Voici donc 20 ans de vie commune avec mes petites reines à gros pneus.